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Exposer le passage du temps : la mise en relief de ses traces sur les vêtements à travers le médium des contes

Artefact après artefact, le visiteur observe les objets qui composent l’exposition. Tous représentent une scène dans l’histoire que le commissaire […]

Artefact après artefact, le visiteur observe les objets qui composent l’exposition. Tous représentent une scène dans l’histoire que le commissaire raconte. Rare est la personne toutefois qui s’étonne de l’apparente fraîcheur de ces pièces. Est-il envisageable cependant que celles-ci aient conservé leur air de jeunesse malgré le temps qui s’est écoulé entre leur confection et aujourd’hui ?

La confrontation du public aux marques qui témoignent de l’histoire d’un objet avant sa restauration est inhabituelle. Exposer ces traces favorise pourtant un moment réflexif sur sa propre finalité via une expérience cathartique. En invitant l’observateur à transcender son dédain initial, voire certains préjugés à l’égard de l’étalage de rebus, l’exhibition de reliques imparfaites ramène celui-ci à la question de la déchéance humaine. Les déchirures et l’usure du vêtement, la seconde peau, renvoient aux cicatrices laissées par la vie.

Pour rendre néanmoins cette catharsis plus acceptable, la nouvelle exposition qui prend place au centre de documentation de l’École supérieure de mode de l’ESG UQAM, en partenariat avec l’Institut du patrimoine de l’UQAM, propose d’interpréter une sélection d’objets vestimentaires principalement du milieu du XIXe siècle par le biais des contes notamment des frères Grimm, de Charles Perrault et de Lewis Carroll. Ce choix de corpus s’explique par la participation des films animés de Walt Disney à inscrire la mode de cette période de façon importante dans l’imaginaire collectif. Ainsi, par l’entremise des contes, le corsage d’une robe de bal jamais restauré évoque l’attente du baiser qui redonnera la vie, tandis que le ou la visiteur.e penché.e sur la vitrine incarne le personnage providentiel recueilli près du cercueil de verre.

Cette présentation vient, de plus, renseigner le public sur la cure de jouvence à laquelle les accessoires et les vêtements sont habituellement soumis avant d’être exposés.

C’est donc à travers un thème ludique, mais non étranger aux préoccupations esthétiques, que cette exposition, à l’affiche d’avril à juin 2021, se propose de mettre au grand jour les marques du temps.

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