L’École supérieure de mode de l’ESG UQAM (ESM), en collaboration avec l’Institut du Patrimoine de l’UQAM, poursuit l’exposition Mode et littérature au sein d’un cinquième et dernier volet. Cette exposition explore l’univers de l’œuvre télé-théâtrale Sous le signe du lion, de Françoise Loranger.
Dans la continuité des tableaux précédents, qui ont successivement illustré la mode dans le conte pour enfants, le périodique et le roman du XIXe siècle, le dernier volet révèle la façon dont la description vestimentaire a nourri l’imaginaire littéraire du XXe siècle. La popularité des nouveaux médias et de leurs contenus, comme la télévision et plus spécifiquement le téléroman, donne au discours sur la mode un déploiement inédit. Le vêtement peut ainsi exposer les tensions entre les membres de la famille Martin et le lion, leur patriarche, dont l’attitude oscille entre l’arrogance et la peur de l’abandon. L’habit traduit également un monde où la parure et la comédie sont admises. L’abondance et la solitude, la compassion et l’envie, l’extravagance et le chic deviennent, dans cette série, des diversions servant à masquer les secrets et l’ennui. Céline Martin, la fille aînée, le souligne quand elle se confie sur l’art d’être une femme du monde. L’allure et le raffinement sont des atouts permettant d’exceller au jeu mondain et les accessoires et vêtements, les mots d’un discours social qu’il faut savoir articuler.
L’Exposition dévoile également à travers les objets, l’impact de l’accélération de la consommation sur leur pérennité depuis les années 1950. La société de consommation a en effet poussé à la production d’articles de plus en plus remisés ou jetés avant même d’être devenus inutilisables. Cette abondance a, de plus, engendré un désintérêt pour la conservation et la restauration des objets fragilisés par les années et l’usage qui sont ainsi disparus. Comme les vitrines passées, celles présentées dans le cadre de cette exposition explorent le rapport entre la production et la disponibilité de ces objets-témoins par la mise en relief de l’impact de la surabondance des biens de consommation sur le patrimoine.
À l’affiche de février à la fin-mars 2022, cette présentation d’éléments d’une garde-robe marquée par le passage du temps viendra enfin témoigner de la cure de jouvence à laquelle sont habituellement soumis les accessoires et les vêtements avant d’être exposés.
L’ESM tient à remercier tous les collaborateur.trice.s grâce à qui l’exposition Mode et littérature a pu voir le jour, les collectionneur.se.s et les institutions qui ont accepté que soient présents des éléments de leur collection, ainsi que le Centre de documentation de l’ESM qui a prêté ses espaces au cours de la dernière année. Leur générosité ont fait le succès de cet événement.
