Au terme de quatre ans de recherche, l’Observatoire des milieux de vie urbains (OMV) de l’ESG UQAM lance une série de publications, dont une capsule vidéo et des fiches synthèses, qui visent le transfert de connaissances et la mobilisation autour de la question de la cohabitation entre les activités industrialo-portuaires et les milieux de vie.
Afin de vulgariser les connaissances et de favoriser leur appropriation par les parties prenantes, l’OMV a voulu mobiliser des formes de diffusion moins conventionnelles. C’est ainsi que la capsule vidéo illustrée de 5 minutes a été produite, avec une équipe de professionnels, avec pour but de faire connaître le concept d’interface : plus qu’une simple frontière qui sépare les milieux de vie et les secteurs adjacents, il s’agit d’un espace urbain à part entière, qui doit être pris en compte pour identifier les enjeux de cohabitation vécus par les usagers — comme les résidents et les travailleurs — et y réaliser des interventions d’aménagement concrètes. La capsule invite à étudier les interfaces et à y agir ensemble pour améliorer la qualité de vie et la cohabitation des usages en ville.
D’abord approchée par le Service de développement économique (SDÉ) de la Ville de Montréal en 2019, l’équipe de l’OMV avait élaboré un programme de recherche partenariale s’intéressant particulièrement au cas d’Assomption Sud–Longue-Pointe, situé dans Mercier-Ouest, dans l’est de Montréal. Ce secteur de planification était alors visé pour la réalisation d’un écoparc industriel, qui serait venu consolider la vocation économique d’un territoire situé au long du Port de Montréal. Cependant, la cohabitation rapprochée avec des milieux résidentiels, et même la présence de deux quartiers enclavés à l’intérieur du périmètre d’intervention, avaient attisé des tensions avec les communautés en ce qui a trait à la vision de développement. Tensions que la Ville de Montréal cherchait à concilier grâce à une démarche innovante de concertation publique.
Dirigée par Priscilla Ananian, professeure titulaire au département d’études urbaines et touristiques, la recherche avait pour objectif principal d’accompagner la Ville de Montréal et les autres parties prenantes du milieu — incluant les acteurs économiques et les communautés — dans la coconstruction de connaissances et de solutions d’aménagement qui pourraient contribuer à améliorer la cohabitation des usages dans un secteur mixte de la métropole. Grâce à la collaboration et au soutien financier de la Ville de Montréalet d’autres partenaires du milieu, ainsi qu’avec l’appui du CSRH et de Mitacs, cette recherche a bénéficié de la légitimité et des ressources nécessaires pour achever plusieurs réalisations.
Avec l’aménagement urbain pour point focal, la recherche partenariale s’est déployée en plusieurs phases qui ont permis de documenter les processus de transformation urbaine et les conditions de cohabitation liées à l’intégration urbaine des activités industrialo-portuaires en ville. Plusieurs rapports et fiches synthèses, tous disponibles sur le site Web de l’unité de transfert des connaissances, ont été publiés entre 2021 et 2024. Parmi ceux-ci, trois atlas cartographiques ont été lancés en novembre dernier, en marge du Sommet de l’Est. Depuis le début de l’année, une série de neuf fascicules a été également mise en ligne afin de proposer une vision d’aménagement spécifique aux interfaces du territoire d’étude, c’est-à-dire aux zones de contact entre les milieux résidentiels et les implantations industrielles, portuaires, commerciales et militaires ou les infrastructures de transport qui sont présentes dans le secteur d’ASLP.
Autre produit issu de la recherche : la Boîte à outils | Interfaces, qui est destinée à toutes les parties prenantes — dont aux acteurs économiques et aux communautés — qui souhaitent intervenir sur les interfaces qui touchent les terrains qu’ils possèdent ou qu’ils occupent. Présentée sur une page dédiée du site Web de l’OMV, et appelée à évoluer dans le temps, la boîte à outils présente ce qu’il faut savoir sur l’interface et propose une banque de références à explorer pour passer à l’action.
Ce projet de recherche partenarial a été rendu possible grâce au travail d’une équipe multidisciplinaire composée de membres chercheur.e.s et de membres étudiant.e.s de l’OMV. Également associé.e.s aux département d’études urbaines et touristiques, les professeurs Richard Morin, Sophie Paquin et François Racine ont enrichi le projet et ses livrables avec leurs expertises et leurs cadres conceptuels et méthodologiques. Deux étudiantes au doctorat en études urbaines, Ariane Perras et Adriana Huerta-Núñez, ainsi que des étudiant.e.s à la maîtrise en études urbaines, dont Olivier Lambert et Maude Le Brun, ont également pris part à l’équipe de recherche et y ont contribué tout au long du projet. Ces deux dernier.ère.s ont d’ailleurs réalisé leur projet d’études en relation au cas d’ASLP, en complément de la recherche principale.
Un Bilan d’activités de recherche a été complété afin d’être présenté à la Ville de Montréal et de faire le résumé des réalisations. Dans ce bilan, ce ne sont pas moins de 44 contributions de recherche qui ont été recensées, incluant les livrables déjà cités et d’autres fiches de vulgarisation, articles et conférences.
Pour plus d’information, consultez le site Web de l’OMV.