C’est à l’été 2023 que le professeur Van Troi Tran (Département d’études urbaines et touristiques) a été approché par Les Presses de l’Université du Québec (PUQ) pour contribuer à une toute nouvelle collection de vulgarisation scientifique. Cette collection visait à explorer des thèmes actuels qui suscitent l’intérêt du grand public. L’auteur a ainsi décidé de transformer un cours de deuxième cycle sur la mondialisation de l’alimentation, qu’il dispensait dans le cadre du DESS en études urbaines, en un ouvrage destiné à un public plus large.
L’intérêt de Van Troi Tran pour ce sujet remonte à ses recherches académiques antérieures, notamment sa thèse de doctorat qui portait sur l’alimentation dans les expositions universelles à la fin du 19e siècle. Par la suite, lors de son postdoctorat, il a étudié d’un point de vue plus ethnographique les expositions universelles contemporaines, notamment celles de Shanghai en 2010 et de Milan en 2015. Ces expériences lui ont permis d’observer la manière dont les différentes nations mettent de l’avant leur culture alimentaire dans un contexte globalisé, tout en composant avec des contraintes variées. Ces études ont alimenté son envie d’approfondir les enjeux de la mondialisation dans un cadre anthropologique et historique.
Dans son livre, l’auteur explore des thèmes variés liés à la mondialisation alimentaire, comme l’exotisme culinaire, l’industrie de la pêche, les identités culturelles ou les certifications internationales. L’ouvrage se distingue par une approche globale qui combine plusieurs dimensions souvent traitées séparément dans la littérature scientifique, de la production à la distribution et à la consommation. Contrairement aux travaux plus spécialisés en géographie économique ou en anthropologie, ce livre propose davantage une vue d’ensemble des dynamiques économiques et culturelles entourant la mondialisation de l’alimentation.
Enfin, l’auteur aborde les perspectives futures de l’alimentation et de la mondialisation. Il note que le terme « mondialisation » a perdu de son éclat au profit d’une vision plus environnementale et locale des systèmes alimentaires. Il souligne la complexité des enjeux : bien que le mouvement vers le local prenne de l’ampleur, une dé-mondialisation totale reste difficilement envisageable. À travers une réflexion nuancée, il appelle à mieux comprendre les effets de nos choix alimentaires sur l’environnement et à envisager des solutions intégrant la diversité des pratiques alimentaires mondialisées.