Fondé en 2009, l’Observatoire canadien sur les crises et l’action humanitaires fête cette année ses 15 ans d’existence. « Dès le départ, l’objectif était de répondre à un besoin d’arrimage entre la recherche, les communautés de pratique et le politique autour des enjeux liés à l’action humanitaire et la gestion de crises, et c’est encore sur cette prémisse que nous poursuivons aujourd’hui nos activités », nous indique François Audet, professeur titulaire en management à l’ESG UQAM, fondateur et directeur de l’OCCAH.
Lui qui a longtemps travaillé sur le terrain en tant qu’humanitaire était bien placé pour connaître les besoins des communautés de pratique, notamment le fait d’avoir accès à des données de recherche probantes. Il savait également qu’il y avait une urgence de mieux réfléchir l’action humanitaire, de remettre en question certaines pratiques et d’adopter une posture critique dans le but d’améliorer les façons de faire et l’efficacité des interventions.
« On travaille sur des enjeux sensibles et au cœur de nos préoccupations, il y a le fait que des humains souffrent de ces situations de crise. Avec le plus grand respect, on veut s’assurer qu’on contribue à améliorer les pratiques et que les politiciens et les preneurs de décisions bénéficient de notre éclairage ». – F. Audet
L’Observatoire, c’est près de 80 chercheur.e.s membres, associés ou étudiants québécois, canadiens et internationaux financés entre autres par le FRQ, le CRSH et d’autres fonds subventionnaires. Au fil du temps, François Audet et son équipe ont réussi à mobiliser de nombreux partenaires et à mettre en place tout un écosystème interrelié qui interagit presque sur une base quotidienne. Son réseau, c’est avant tout les grandes organisations humanitaires comme la Croix-Rouge canadienne, Médecins Sans Frontières ou OXFAM, mais ce sont également des organisations de recherche internationales comme le Centre de recherche sur le développement international (CRDI) ou la Fondation de la Croix Rouge française.
Mettre en lumière les axes de recherche de l’Observatoire
Lors de l’événement soulignant les 15 ans de l’Observatoire qui aura lieu le 31 mai 2024 à la Salle facultaire de l’ESG, François Audet souhaite profiter de l’occasion pour mettre en valeur le travail de son équipe autour des différents axes de recherche. D’abord, celui qui est à l’origine même de l’Observatoire et qui s’intéresse aux pratiques émergeantes et aux courants critiques où Marie Pierre Leroux et Marie-Claude Savard du département de management collaborent. Il sera également question de populations réfugiées et de personnes déplacées, un axe de recherche tristement pertinent lorsqu’on constate l’ampleur des crises migratoires un peu partout dans le monde. Il sera aussi question de résilience, un axe de recherche qui a émergé durant la pandémie de COVID-19 et qui est rapidement devenu central. Enfin, l’événement du 31 mai sera l’occasion de lancer le chantier autour du quatrième axe de recherche portant sur la gestion de risques et la sécurité piloté par Caroline Coulombe (management).
« Ce quatrième axe, c’était d’abord un programme de formation en gestion de risque et sécurité offert au personnel déployé à l’étranger des ministères québécois, aux organisations internationales et canadiens et des universités. Avec l’expertise accumulée, nous avons décidé d’en faire un axe de recherche afin, entre autres, de permettre aux étudiant.e.s de travailler sur ces dimensions ».
En terminant, François Audet a été très présent dans l’espace médiatique québécois au cours des dernières années. Selon lui, travailler sur ces questions sensibles vient avec un devoir, celui d’informer la population non seulement sur ce qui se passe, mais aussi afin de déconstruire certains préjugés en lien avec les enjeux migratoires, les conflits ou la logistique opérationnelle humanitaire : « C’est un rôle social qui est crucial pour un centre de recherche comme le nôtre ». – F. Audet
Pour en savoir plus sur les activités du l’Observatoire, visitez le site Internet.