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Portrait des lauréats : entrevue avec Olivier Laquinte

Lors de la première édition de Décadra, le 26 octobre dernier, les parcours inspirants de deux diplômé.es et une étudiante […]

Lors de la première édition de Décadra, le 26 octobre dernier, les parcours inspirants de deux diplômé.es et une étudiante de l’ESG UQAM ont été soulignés, grâce à trois prix : Relève, Décadra et Bâtisseur. 
Lumière sur le récipiendaire 2022 du prix Bâtisseur! Ce prix honore un.e diplômé.e de l’ESG UQAM qui contribue à bâtir la communauté de l’ESG UQAM par son rayonnement et son implication, et qui se distingue par ses réalisations qui reflètent les valeurs d’innovation, de créativité et de responsabilité sociale.
Olivier Laquinte est diplômé de la maîtrise en gestion de projet (2008) et est le président-fondateur de Talsom.
Nous nous sommes entretenus avec lui.

Pourrais-tu nous présenter brièvement ton parcours?
J’ai étudié en administration, j’ai fait un bacc en admin et la maitrise en gestion de projet. À travers tout ça, j’ai toujours travaillé en consultation technologique. Avant de fonder Talsom, j’ai travaillé pour des grandes firmes. 
J’ai toujours eu la piqûre de l’entrepreneuriat, mais l’élément déclencheur qui m’a amené à entrer dans le chemin pour fonder Talsom est arrivé en 2005. À cette époque-là, il y avait une grande compétition internationale de natation à Montréal et on m’avait demandé de joindre le comité organisateur pour prendre en charge le volet technologique. Ça a été une expérience absolument incroyable! Quand on parle de life changing moment, ça en a été un. Après cette compétition-là, j’avais gouté à une adrénaline qui a fait en sorte que je me suis dit que je ne pouvais pas retourner exactement à ce que je faisais avant, que je devais aller au bout de quelque chose, je ne savais pas encore exactement ce qu’était ce quelque chose-là à ce moment-là mais j’ai réfléchi. 
Puis c’est là que je me suis dit que j’étais un assez bon gestionnaire de projet, que je connaissais bien l’industrie des services professionnels donc pourquoi pas combiner les deux et offrir des services de gestion de projets aux entreprises du Québec. Ça a été ça le point de départ de ce qui est devenu aujourd’hui Talsom.
Comment dirais-tu que tu as évolué au fil des années?
Je dirais que j’ai beaucoup évolué au fil des années. Ce qu’est aujourd’hui Talsom; notre mission qui est de créer un impact positif à travers les gens, l’innovation et la technologie. Ça a été le fruit d’une évolution collective, une prise de conscience de moi mais aussi de l’équipe de la responsabilité qu’on avait et du pouvoir d’influence qu’on a quand on travaille avec nos clients. Au départ ce qu’on faisait c’était aider à l’implantation de technologie. On ne parlait pas de transformation numérique à ce moment-là. Ce n’était pas dans le discours. C’est vraiment au fil des interactions avec nos clients, et de réflexions de ce que nous on voulait faire et du rôle qu’on voulait avoir dans la société, que ça a explosé. Notre mission a explosé. Le désir d’avoir un impact dans les communautés dans lesquelles on œuvre s’est développé. C’est vraiment au contact des gens, au contact de mon équipe, au contact de nos clients, que je me suis développé.
Il y a beaucoup l’aspect collectif dans ton discours. Est-ce que ce sont des valeurs que tu amènes dans ce que tu fais?
Je pense que l’aspect collectif est vraiment hyper important. En nomination, les entrepreneurs sont mis de l’avant, mais tout seul on ne bâtit rien. Donc ce qui est important ce sont les équipes, c’est de bâtir des équipes qui vont être soudées, qui vont croire en une vision et l’habiter. Une démarche entrepreneuriale c’est au départ très égoïste, on pense à notre projet, à nous. Mais au fil du développement d’une organisation ou d’une entreprise, les rôles s’inversent et je pense que l’entrepreneur devient au service de son équipe. Si on n’est pas capable de créer cet esprit collectif-là, je ne pense pas qu’on est capable de bâtir des organisations. C’est aussi quelque chose que j’essaie de faire avec mes équipes. 
La famille c’est important pour toi. Dirais-tu que tu es un gars de famille?
En fait, la famille pour moi c’est extrêmement important. Encore une fois quand on parle de bâtir quelque chose, tout commence avec la famille. C’est eux qui sont là au début de notre vie. Pas juste au début de notre vie mais tout au cours de notre vie. La famille c’est ce qu’il y a de plus solide. Pour moi, quand je pense à Talsom, quand je pense à ce que je suis en train de développer avec mon équipe, je le pense dans un esprit familial. Pas juste pour ma famille à moi, pour la famille de l’ensemble des gens qui travaillent avec moi, qui travaillent chez Talsom. C’est d’autant plus vrai maintenant dans l’époque dans laquelle on vit, on doit absolument avoir une vision long terme. Et quand on développe nos entreprises, dans nos gestes quotidiens on doit penser aux générations qui s’en viennent. C’est ça aussi ce que ça veut dire la famille. Peut-être pas une abnégation totale, mais de penser aux conséquences de ce qu’on est en train de faire, pas juste sur un trimestre ou une année, mais sur plusieurs années. 
On est là sur Terre pour honorer ce que les 3 générations précédentes ont fait et préparer ce que les 3 générations qui vont suivre vont être et vont vivre. Si on prend cette posture-là et qu’on réfléchit à ça, je pense que ça a un impact énorme sur les décisions qu’on prend. 
Qu’est-ce qui te fait vibrer dans ce que tu fais?
Ce qui m’allume dans ce que je fais, c’est deux choses. C’est d’être capable de voir l’impact qu’on a chez nos clients et dans les communautés. Et d’être capable de voir aussi les développements des gens avec qui on travaille. Je suis toujours très reconnaissant de la confiance que les gens me donnent et donnent à Talsom. C’est un honneur qu’on a quand les gens décident de venir travaille dans une organisation. Je nourris ce désir-là de faire en sorte que leur expérience avec nous va être positive et va faire en sorte qu’ils vont être capables de bâtir sur ce qu’on vit à l’intérieur de l’organisation, autant dans leur vie professionnelle que dans leur vie personnelle. D’être capable de créer un environnement qui est stimulant, qui est motivant. Pis à terme d’avoir cet impact positif-là. 
Ce que je voudrais éventuellement qu’on reconnaisse de Talsom, c’est dire « cette compagnie-là elle s’inscrit réellement dans un développement durable, elle aide les entreprises à se transformer, non pas dans une optique court terme, mais dans une optique long terme, et à faire en sorte que l’activité économique des entreprises va avoir moins d’impact sur la planète. »
De quoi es-tu le plus fier?
Ce dont je suis le plus fier c’est probablement l’ouverture d’esprit qu’on a réussi à créer à l’intérieur de Talsom. Pour être capable d’opérer des changements, faut être capable de créer une certaine culture, qui va faire en sorte que les gens vont prendre les discussions qu’on a au travail, les réflexes qu’on a au travail, et les emmener dans la vie de tous les jours et vice-versa. À travers la croissance et la transformation de Talsom, on réussit à garder cet esprit-là.
Qu’est-ce que ça représente pour toi de recevoir le prix Bâtisseur?
Recevoir ce prix-là, ça me rend très fier et ça représente la reconnaissance d’un travail collectif. Encore une fois, c’est un travail collectif de ma famille, de mes parents, de ma conjointe, de mes enfants, de mes collègues, de mes amis. Parce qu’il y a vraiment beaucoup de ces personnes-là dans le projet qu’est Talsom. 
Je suis très content, je suis très touché. Je suis un peu mal à l’aise parce que c’est moi qui suis là, mais ce prix-là, je le partage avec d’autres personnes. Je pense que je fais plus que le partager. Pour moi, c’est chacune de ces personnes-là qui le reçoit. Je le reçois très humblement. Je suis évidemment très honoré. 
Quand on dit penser hors du cadre, qu’est-ce que ça veut dire pour toi?
Pour moi, ça veut dire ne pas avoir de préjugés, avoir une ouverture d’esprit, poser les questions, réellement créer des équipes qui vont être diversifiées, qu’il va y avoir une multidisciplinarité. Penser hors du cadre, c’est aussi d’être capable de développer son muscle empathique. C’est un peu galvaudé l’empathie dernièrement, on en parle beaucoup, mais en fait je pense qu’on n’en parle même pas assez. Pour être capable de penser hors du cadre, je pense qu’il faut être capable de dire « je ne sais pas tout, j’ai peut-être des convictions mais faut quand même que j’écoute le point de vue des autres ». Et en écoutant le point de vue des autres, en communiquant, je pense qu’à un moment donné on commence à avoir moins de convictions, moins de certitudes et plus de questions. Et c’est en essayant de trouver des réponses à ces questions qu’on finit à penser hors du cadre. 
C’est hyper important de penser hors du cadre, de faire les choses autrement. Encore une fois, les défis qu’on a tous collectivement font en sorte qu’on doit tout remettre sur la table. Tout ce qu’on fait, notre mode de vie, la manière dont on définit le succès, doit changer. Et donc d’être capable de penser hors du cadre est intimement relié à la survie de l’humanité. On en est là, on s’est prouvé qu’on est capable de le faire dans les dernières années. Le souhait que moi j’ai et qu’on devrait tous avoir, c’est de se dire essayons de ne pas attendre à la dernière minute pour devoir encore une fois réellement penser hors du cadre. Commençons maintenant pour assurer le futur. 
 

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