Dans le cadre du Mois de l’Histoire des Noirs, nous avons eu le privilège de nous entretenir avec Blandine Émilien, une professeure dynamique et visionnaire de l’ESG UQAM. Avec plus de 15 années d’expérience dans le domaine de la gestion des ressources humaines et une passion ardente pour l’équité et l’inclusion, Blandine incarne un modèle inspirant pour ses étudiants et ses collègues.
Un parcours engagé
Née à l’île Maurice, Blandine Émilien a grandi dans un environnement où l’éducation était valorisée mais souvent hors de portée pour de nombreuses familles. Blandine a toujours eu une passion pour l’exploration et la découverte, comme elle le décrit : « J’ai toujours eu le goût pour la prise d’un sac à dos pour aller comprendre comment vivaient les autres, et pour le retour dans mon environnement pour enseigner ce que j’avais trouvé. ». Grâce au dévouement de ses parents et à leur soutien financier, elle a pu poursuivre ses études en France, où elle a obtenu un baccalauréat en langues étrangères appliquées. Son parcours l’a ensuite menée en Angleterre pour une maîtrise en management, puis à l’Université de Leicester pour un doctorat portant sur les changements institutionnels dans le monde du travail.
Après avoir travaillé comme chercheuse au HEC Montréal, Blandine a rejoint le Département d’organisation et ressources humaines de l’ESG UQAM, où elle continue à développer son expertise dans le domaine de la gestion du travail et de l’emploi.
Une vision pluridisciplinaire de la recherche et de l’enseignement
Les domaines de recherche et d’enseignement de Blandine Émilien reflètent sa vision pluridisciplinaire et son engagement envers le travail décent. Elle s’intéresse particulièrement à la construction consciente de pratiques de gestion et aux effets psychosociaux de ces pratiques sur les travailleurs. Comme elle le souligne : « Je ne veux pas trouver des réponses toutes faites, je suis à la recherche de gestionnaires bricoleurs, qui tentent des choses, qui expérimentent dans une intention de mieux faire pour leurs travailleurs. »
De l’industrie aéronautique aux centres d’appels en passant par les abattoirs industriels, Blandine explore une diversité de contextes pour mieux comprendre les enjeux du travail contemporain. En plus de son travail académique traditionnel, Blandine expérimente de nouvelles méthodologies de recherche, notamment la sociologie filmique, pour élargir les perspectives et favoriser une compréhension plus profonde des réalités du travail.
Promouvoir l’inclusion et l’équité
Pour Blandine Émilien, le Mois de l’Histoire des Noirs est une occasion de célébrer les contributions des personnes noires tout en réfléchissant aux défis persistants de l’inclusion et de l’équité dans nos institutions. Elle souligne l’importance de repenser nos pratiques et nos structures pour garantir un environnement d’apprentissage inclusif et diversifié pour tous les étudiants, indépendamment de leur origine ethnique ou culturelle. Comme elle le souligne avec passion : « Célébrer les personnes noires, c’est admettre que nous ferons tous des erreurs, que nous vivrons parfois des incompréhensions. »
Blandine encourage également une approche proactive dans la promotion de la diversité et de l’inclusion, en remettant en question nos propres biais et en créant des mécanismes de réparation en cas de micro-agressions. Elle nous rappelle avec conviction : « Il y a des concepts qui se comprennent mieux dans le corps, qu’à l’écrit. Celles et ceux qui ont souffert des maux de la société dans leurs corps comprendront. Alors, j’ai parfois fait usage d’éléments appropriés de ma formation en théâtre amateur pour monter des mises en situation avec les étudiants, pour mieux analyser les enjeux organisationnels du quotidien! »
Vers un avenir inclusif
Dans ses aspirations pour l’avenir de l’éducation supérieure, Blandine Émilien appelle à une réflexion collective sur les notions d’excellence et de liberté académique. Elle invite ses collègues et les institutions à embrasser une vision plus inclusive de l’excellence, où les voix et les perspectives des personnes noires sont pleinement intégrées et valorisées. Avec conviction, elle déclare : « L’idée comme nous le dit Bell Hooks, ce n’est pas de lutter uniquement pour sa propre cause, mais de développer dans nos sociétés et dans nos institutions la capacité de lutter pour des causes qui parfois ne sont la nôtre. Célébrer les personnes noires, ce serait ceci aussi. »
En conclusion, Blandine Émilien incarne l’esprit de l’inclusion et de l’engagement à l’ESG UQAM. Son parcours inspirant et sa vision progressiste nous rappellent l’importance de créer des espaces où chacun se sent non seulement accepté, mais également valorisé et respecté pour sa contribution unique.