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Nouvelle étude des chercheurs Léo-Paul Lauzon, Martine Lauzon et Marc Hasbani sur l’industrie pétrolière mondiale

Le titulaire de la Chaire d’études socio-économiques de l’ESG UQAM, Léo-Paul Lauzon, et les chercheurs Martine Lauzon et Marc Hasbani […]

Le titulaire de la Chaire d’études socio-économiques de l’ESG UQAM, Léo-Paul Lauzon, et les chercheurs Martine Lauzon et Marc Hasbani viennent de publier l’étude L’industrie pétrolière mondiale : concurrence ou cartel? Analyse socio-économique des six plus grandes pétrolières mondiales (1999-2007).

S’échelonnant sur une période de neuf ans, de 1999 à 2007, cette étude porte sur les six plus importantes pétrolières intégrées au monde, classées au palmarès 2007 des 500 plus grandes entreprises de la revue américaine Fortune en fonction de leurs revenus ou de leurs profits nets. Il s’agit, en ordre décroissant d’importance des revenus, de Exxon Mobil, Royal Dutch Shell, BP, Chevron Texaco, Total et Conoco Phillips. Ajoutons que ces six pétrolières figurent au classement des dix plus grandes compagnies mondiales toutes catégories confondues. La collecte des données a été réalisée à partir des rapports annuels des six pétrolières énumérées précédemment. Il s’agit principalement de données financières.

L’étude démontre qu’en plus d’être le seul pays producteur et exportateur de pétrole à avoir privatisé son pétrole et son gaz naturel, le Canada a cédé ces deux ressources à des intérêts étrangers, dont Exxon Mobil et Royal Dutch Shell, par le biais de leurs filiales Impériale Esso et Shell Canada. Selon les chercheurs, le gouvernement canadien se prive volontairement d’importantes recettes, alors que les pétrolières ont connu une explosion de leurs profits nets de 418 % au cours des huit dernières années.

De plus, les revenus des pétrolières observées sont plus importants que ceux des gouvernements canadien et québécois. À titre d’exemple, les revenus d’Exxon Mobil (435 milliards CDN $) sont deux fois plus élevés que ceux du Canada (232,3 milliards CDN $) et sept fois plus que ceux du Québec (60,7 milliards CDN $). Par ailleurs, les principales pétrolières, qui ne se soumettent à aucune concurrence entre elles, offrent un rendement extraordinaire à leurs actionnaires. En effet, de 1999 à 2007, elles leur ont versé 483 milliards US $, tant sous forme de dividendes (254 milliards US $) que de rachats d’actions (229 milliards US $). Ces montants représentent 65 % de leurs bénéfices records de 740 milliards US $ réalisés durant cette période. Selon les chercheurs, les pétrolières préfèrent verser des sommes faramineuses à leurs actionnaires plutôt que de réinvestir dans la croissance de l’entreprise.   

Pour remédier à cette situation, qualifiée d’oligopolistique, les chercheurs affirment que les gouvernements du Canada et du Québec ont le devoir d’intervenir dans l’industrie pétrolière comme cela a été fait ailleurs, notamment en Bolivie, au Venezuela et en Norvège. Ils réitèrent que ce secteur est vital pour les intérêts stratégiques du pays, de même que pour sa sécurité nationale, son économie et sa souveraineté. Selon eux, le contrôle étranger de toute économie est aussi dommageable qu’une dette publique.

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Communiqué de presse

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