Cet article fait partie de la Série Les Jeux de Tokyo d’Actualité UQAM.
Les Jeux de Tokyo seront assurément parmi les plus étranges de l’histoire. Initialement prévus pour l’été 2020, les Jeux ont été repoussés d’un an en raison de la COVID-19, et l’incertitude quant à leur tenue planait jusqu’à tout récemment. La pandémie a compliqué les horaires d’entraînement et les épreuves de qualification. La semaine dernière, le Comité international olympique a annoncé que les Jeux se dérouleraient à huis clos, sans spectateurs. « Les Jeux de Tokyo seront difficiles psychologiquement pour les athlètes, mais toute la planète est dans le même bateau », mentionnent Jacques Forest et Joëlle Carpentier, professeurs au Département d’organisation et ressources humaines de l’École des sciences de la gestion (ESG UQAM).
En 2020, les deux ont corédigé, en collaboration avec l’entraîneur de l’équipe féminine de ski acrobatique Jean-Paul Richard, l’article Le succès en sport n’est pas une question de médailles, qui traite de la motivation des athlètes olympiques. « Nos recherches ont démontré qu’il n’y a pas de lien entre la satisfaction des athlètes et le fait de performer ou de remporter une médaille, souligne Jacques Forest. Progresser et retirer une expérience positive est un meilleur gage de succès que de compétitionner seulement pour la victoire. »
Sa collègue mentionne que la dernière année a permis aux athlètes de faire une démarche réflexive et de se questionner sur les motivations à pratiquer leur sport. « Les Jeux de Tokyo permettront aux athlètes de se recentrer sur les bonnes raisons – la signification et la valeur accordée au sport, le dépassement de soi – plutôt que sur le spectacle, la couverture médiatique ou les médailles », affirme Joëlle Carpentier.
Joëlle Carpentier ajoute que l’absence des proches à Tokyo et de spectateurs lors des épreuves pourrait constituer un avantage pour les athlètes. « Ces derniers pourront profiter des Jeux à fond, sans distractions et sans être victimes de la pression extérieure, mentionne la professeure. Le sentiment d’appartenance pourra être comblé par les entraîneurs et la délégation. Et il sera toujours possible de vivre une connexion virtuelle avec ses proches à travers des messages, des images ou des objets! »