Ahmed Naciri, professeur au Département des sciences comptables de l’ESG UQAM, a récemment publié chez Springer un livre rédigé en anglais, qui analyse les structures actuelles de gouvernance des Institutions Financières Internationales de Breton Woods (Groupe Banque Mondiale, Fonds Monétaire International et Banques Régionales de Développement) et où il conclut à leur défaillance et suggère une réforme en profondeur afin de mieux répondre aux besoins des pays en développement.
Fondées à l’époque d’après-guerre, à une heure où les atrocités de la Seconde Guerre étaient encore très vives dans les esprits, les Institutions Financières de Breton Woods se sont toutes vues attribuer le mandat de promouvoir le développement économique international et d’oeuvrer pour la stabilité financière de la planète, deux objectifs considérés prérequis de la paix et de la prospérité dans le monde. Véritables gestionnaires de l’aide au développement, leurs structures de gouvernance et plus tard, leurs politiques se sont avérées biaisées en faveur des grands pays économiquement développés de l’après-guerre, mais aussi au détriment des pays les moins nantis économiquement. Une telle stratégie de pouvoir étant si ancrée dans les esprits des économies riches que même les récentes réformes durement arrachées ne semblent pas avoir changé que peu de choses à la grande injustice caractérisant l’ordre économique mondial. À partir des données des Institutions Internationales, combien un tel déséquilibre peut être dommageable à l’aide internationale de développement, mais aussi combien est grande la responsabilité des pays en développement pour un tel échec? Le livre suggère une réforme du système financier multilatéral basée, bien entendu sur un partage équitable des pouvoirs entre pays riches et pays pauvres, mais aussi sur un système d’échange équitable de matières premières et de matière grise, en un mot un système de partage équitable du savoir.