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Que faire avec ses REER en temps de crise?

Cet article fait partie de la série COVID-19 réalisée par Actualités UQAM. Les marchés financiers sont en chute libre depuis […]

Cet article fait partie de la série COVID-19 réalisée par Actualités UQAM.

Les marchés financiers sont en chute libre depuis plusieurs semaines à cause de la COVID-19. Même si plusieurs gouvernements à travers le monde adoptent des mesures draconiennes pour redresser l’économie, nul ne peut prédire jusqu’où se poursuivra cette descente ni quand elle se terminera. Cette situation peut être une source d’inquiétude pour les détenteurs de REER, particulièrement pour les investisseurs plus audacieux, dont les titres boursiers forment une bonne partie de leur portefeuille.

Les épargnants, qui subissent chaque jour des pertes importantes, devraient-ils s’inquiéter pour leurs vieux jours? « L’impact de la crise devrait être minime pour les personnes qui prévoient prendre leur retraite dans cinq ans ou plus, affirme Ahmad Al-Haji, professeur au Département de finance de l’ESG UQAM. Les marchés devraient rebondir et, éventuellement, les pertes subies seront récupérées. »

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Ahmad Al-Haji

Quant aux personnes dont l’horizon de retraite est de moins de cinq ans, celles qui détiennent des placements sécuritaires – obligations, certificats de placements garantis – seront relativement immunisées face à la crise. « Mais celles dont le portefeuille est fortement lié aux actions devront probablement modifier certains de leurs plans de retraite », ajoute le professeur. Enfin, les investisseurs dont les placements sont en dollars américains subiront des pertes moins importantes. En effet, la dépréciation du dollar canadien dépasse les 10 % depuis le début de la crise.

Éviter de vendre à perte

Certains épargnants n’auront d’autre choix que de retirer des sommes de leur REER à court terme. On pense aux gens qui perdent leur emploi et qui auront besoin de liquidités pour traverser cette période difficile, ou encore à ceux qui auront 71 ans en 2020 et qui devront prendre une décision concernant leur REER d’ici la fin de l’année – encaisser le montant, souscrire une rente ou transférer les sommes dans un FERR.

« Je conseille à ces personnes d’éviter, dans la mesure du possible, de vendre des actions qui ont subi des pertes importantes ces dernières semaines, souligne Ahmad Al-Haji. Il est préférable de vendre des titres non liés à la bourse, qui sont restés plus stables, ou encore de vivre de dividendes ou d’intérêts sur les obligations. » 

Optimisme à long terme

Dans les scénarios les plus optimistes, le professeur prévoit que les pertes subies depuis le début de la crise ne pourront être récupérées avant au moins six mois à un an. Mais contrairement à la crise financière de 2008, celle que nous vivons actuellement ne devrait pas avoir trop d’impact à long terme. « La crise actuelle résulte d’un événement ponctuel – la peur des investisseurs face à la pandémie –, alors que celle de 2008 était liée aux structures mêmes de l’économie, dit-il. Et même si cette crise a eu des effets durant longtemps, les marchés américains ont tout de même grimpé de près de 400 % dans la décennie suivante. » 

Lorsque la tempête sera passée, les détenteurs de REER devront retenir des leçons de cette crise, conclut Ahmad Al-Haji. « Plus on approche de la retraite, plus on devrait réduire le niveau de risque de notre portefeuille.»

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