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Portrait d’entrepreneur : Éric Samarut

Éric Samarut a toujours été intéressé par les sciences. Il a toujours été curieux de connaitre le fonctionnement des choses […]

Éric Samarut a toujours été intéressé par les sciences. Il a toujours été curieux de connaitre le fonctionnement des choses qui l’entourent et ça l’a naturellement orienté vers des études de sciences, plus particulièrement en biologie. Il a étudié à l’École Normale Supérieure de Lyon, en Espagne, et même à la Harvard Medical School de Boston avant de venir s’établir à Montréal pour son doctorat.

Petit à petit, il a senti que le désir d’entreprendre (en développant de nouvelles idées ou de nouveaux services) augmentait et il a décidé d’intégrer un programme de MBA à L’ESG en parallèle de son travail de chercheur postdoctoral. Puis, à quelques mois de la fin du programme de MBA, il a fondé une startup en biotechnologie : DanioDesign.

DanioDesign est une entreprise de service aux chercheurs. En particulier, elle leur propose de développer des poissons modifiés génétiquement (oui, des poissons !) selon les besoins spécifiques de leurs travaux de recherche. En bref, le poisson utilisé est le poisson-zèbre ou Danio rerio en latin. Il nous ressemble beaucoup plus que ce que l’on pourrait penser, du moins du point de vue physiologique. Et de ce fait, il est très utilisé dans le domaine de la recherche médicale pour modéliser des maladies humaines dans le but de mieux les comprendre et pour trouver de nouveaux médicaments. Ainsi, grâce aux nouveaux outils moléculaires disponibles, il est possible de modifier les gènes de ce poisson pour mimer une altération génétique d’un patient humain. DanioDesign offre à ces chercheurs une solution clé en main pour recevoir directement le poisson modifié génétiquement selon leur souhait. Cela leur permet de sauver du temps et ils peuvent se concentrer sur l’essentiel de leur travail plutôt que de perdre du temps à acquérir l’expertise nécessaire pour le faire eux-mêmes.

En fait, l’offre de DanioDesign a été pensée au cœur du besoin puisque  Éric Samarut était l’un de ces chercheurs qui avaient besoin de ce service. Comme il ne trouvait rien pour répondre à ce besoin, il a créé sa compagnie.

Quel est ton parcours à l’ESG ?

J’ai intégré le programme de MBA en sciences et génie à l’ESG. Le programme m’a permis de rencontrer d’autres jeunes entrepreneurs et certains m’ont même grandement aidé dans le développement du modèle d’affaire de l’entreprise lors du dernier module du programme.

Quel a été le plus grand défi rencontré lors de la création de l’entreprise ?

Même si cela part d’une idée simple, c’est un réel parcours du combattant. Pour ce projet d’entreprise, nous avions de nombreuses parties prenantes à considérer : les clients dont certains sont de gros groupes pharmaceutiques, des partenaires académiques, des licences d’exploitation à l’externe… Et les choses ne se passent que rarement comme prévu. C’est donc un remaniement constant des plans d’exploitation qui sont mis en place et cette dynamique est assez déstabilisante. Par exemple, alors que les premiers contrats allaient être signés, un de nos clients nous a demandé de nous munir d’une assurance particulière. Nous avons du tout mettre en suspens, et négocier avec notre assureur pour inclure les clauses requises. Mais pour ce faire, nous devions également impliquer notre partenaire académique et tout prend donc plus de temps et d’énergie !

Quels sont tes projets pour l’avenir ?

Il y a quelques mois, j’ai cofondé une seconde startup avec deux collègues scientifiques. Celle-ci se nomme Modelis, et elle propose d’accélérer la découverte de nouveaux médicaments pour des maladies humaines. Elle se base sur l’utilisation du poisson-zèbre en recherche médicale, mais également d’un petit ver de terre ! Chez lui aussi, il est possible d’étudier des maladies humaines ! C’est tout récent, mais très prometteur. Les détails sont ici : www.modelis.ca

Quel conseil donnerais-tu à quelqu’un qui démarre son entreprise ?

De se lancer ! Plus facile à dire qu’à faire, mais il n’y a jamais LE bon moment pour se lancer. Si on croit en son projet, il ne faut pas se trouver d’excuses. Le second conseil serait de se séparer sentimentalement de son idée d’entreprise. On la considère souvent comme notre bébé protégé et on la défend de toutes critiques et de tous jugements. Mais ceux-ci sont primordiaux et il faut les prendre en compte avant même de créer l’entreprise. C’est pour cela que mon troisième conseil est de discuter de son idée d’entrepreneuriat avec autant de gens que possible. Les gens ont souvent peur de « se faire voler l’idée », mais monter une affaire ce n’est pas juste avoir l’idée, c’est le faire ! Et ça, peu de gens qui ont les idées le feront !

Qu’est-ce que t’a apporté le Centre d’entrepreneuriat ?

J’ai participé au concours Mon Entreprise organisé par le Centre d’entrepreneuriat et j’ai eu la chance d’être encadré par des conseillers qui m’ont beaucoup apporté. Ils m’ont permis de repenser la forme du plan d’affaires de l’entreprise en le vulgarisant davantage et en me concentrant sur l’essentiel. Cela a payé puisque j’ai remporté la première place du concours en 2017 avec la somme de 5 000 $. Cela m’a permis d’acheter une tablette numérique pour l’entreprise et de payer plusieurs factures imprévues, dont des frais d’avocats et d’assurance. C’est un petit coussin de sécurité financier qui donne un tremplin aux activités de l’entreprise.

Quelle est ta plus grande réalisation/fierté dans cette aventure ?

Je crois que c’est d’avoir réussi à combiner tout cela, le MBA et la création d’entreprise avec mon emploi de chercheur en parallèle et en essayant de ne pas sacrifier ma vie personnelle. J’ai mené de nombreux projets académiques qui ont été fructueux et j’ai eu la chance d’avoir deux petites filles depuis le début de mon parcours à l’ESG. J’espère pouvoir continuer à profiter de chaque aspect de ma vie professionnelle et privée.

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